Vaches : produit symbolique, N.F.
Définition ludique
Il est fort probable que les renards présents aux Îles aient traversé sur les glaces. Mais qu’en est-il des vaches ? Il est impensable qu’un tel animal ait eu la force et le courage de se laisser dériver sur la banquise! En effet, la vache aurait un parcours beaucoup plus inusité. À une certaine époque, les vaches marines, aujourd’hui communément appelées « morses », venaient en nombre important se prélasser sur les côtes des Îles. L’histoire raconte que plusieurs d’entre elles, voulant se mettre à l’exercice, se seraient aventurées sur les terres madeliniennes par une journée de forts vents. L’expédition se déroulait bien jusqu’à ce qu’une incroyable rafale de vent comme on n’en voit qu’aux Îles les surprennent, vent’ arrière. Leurs immenses défenses se tournèrent instantanément vers le haut et devinrent des cornes. Avec la mise en forme déjà amorcée, leurs jambes s’affinèrent et elles comprirent que manger végétarien leur assurerait une meilleure santé! Bref, ce fut une expérience vachement satisfaisante.
Une vache parfaite pour les Îles
En sillonnant le chemin de la Pointe-Basse, on croise des pâturages verdoyants avec une vue imprenable sur la mer, et c’est un troupeau de petites vaches rustiques qui en profite le plus! Les jeunes, plus fougueuses, gambadent au vent jusqu’en haut des buttes, d’autres broutent l’herbe marine salée tranquillement dans les vallons. Certains pourraient dire que ce troupeau de vaches laitières est le plus heureux du monde, mais ce qui les distingue réellement est un travail colossal de sauvegarde et de valorisation de la race.
L’équipe de la Ferme Pointe-Basse et de la Fromagerie du Pied-De-Vent ne s’attendait pas, au départ, à s’occuper d’un des dix derniers troupeaux de vaches de race Canadienne au Québec. « L’idée, c’était d’aller chercher des vaches qui allaient bien s’adapter aux Îles, et qui avaient un bon taux de matières grasses et de protéines dans le lait pour faire du fromage. En allant chercher de la Canadienne, on a mis les pieds dans un engrenage de sauvegarde, un peu involontairement. », se souvient Dominique Arseneau, responsable de la Ferme Pointe-Basse. Il poursuit : « Le troupeau qu’on a acheté à l’époque était un peu mélangé, et il a fallu faire un choix à un moment donné. Je nous voyais mal continuer de choisir des taureaux de races mélangées et de vendre du fromage dit de race Canadienne. Moi, ça ne marchait pas avec ma vision et mes valeurs. Ça fait qu’on a décidé de réorienter la pureté, la remettre à l’avant-plan de notre production ». Le troupeau qui était à l’époque à 70-75 % de pureté en est à 93 % en 2022. « Toutes les années, je peux vous assurer que ça augmente, mais c’est sûr que ça vient avec des défis génétiques; l’accès aux taureaux est limité. », nous confie Dominique.
La Fromagerie du Pied-De-Vent s’est associée à la Laiterie Charlevoix pour apposer une appellation spécifique sur la race Canadienne, en plus de travailler à un cahier des charges de bonnes pratiques, tant sur l’élevage des vaches que sur les procédés de transformation fromagère. Une telle appellation permet aujourd’hui d’authentifier le produit fini qui doit être entièrement fait de lait de vache de race Canadienne. Elle assure également un engagement de sauvegarde et de valorisation de la part des producteurs, en plus de l’augmentation constante de la pureté des troupeaux. « L’appellation spécifique nous identifie. C’est vraiment une fierté et ça différencie nos fromages des autres! Il y a une accréditation à la ferme, et une à la fromagerie. Ça fait vraiment partie de notre identité. », explique Renée Landry, responsable de la fromagerie.
Une chose est certaine, les vaches de race Canadienne des Îles de la Madeleine sont tombées sur une équipe de travailleurs aimante et dévouée. « J’ai évolué avec cette vache-là. Moi, je l’aime, la vache Canadienne. Je connais son caractère, elle est douce. Ici, elles sont minouchées, elles sont bien soignées et quand on va les voir dans le champ, elles viennent nous voir! », raconte Dominique avec une étincelle de fierté dans les yeux. « Ce qui m’allume, c’est de participer, avec l’équipe ici, à cette aventure depuis 1997. Je me lève chaque matin avec le soleil. On fait couler le café, on écoute de la musique et on fait notre p’tite journée, qui est bien remplie, mais c’est une p’tite journée qu’on trouve le fun! », exprime-t-il.
Dominique sait que certains producteurs laitiers les catégorisent de marginaux : « Les gens comprennent pas pourquoi on s’acharne avec la Canadienne, qui est une vache qui donne moins de lait. Mais c’est la fierté de faire du lait, aux Îles de la Madeleine, sur le terrain familial de son père et de son grand-père, qui rend le métier extraordinaire. Mon grand-père disait tout le temps : ‘’petit train va loin’’. Il a été loin notre train! ».
Activités calendaires
Recette
Les petits pains fourrés : le repas rapide idéal pour les dîners ou soupers pressés! Nous vous conseillons de faire fondre de la Tomme des Demoiselles râpée par-dessus avant de les manger!
Petits pains fourrés
Ingrédients
- 1 oignon coupé fin
- 1 lb de boeuf haché
- 1 bte de 10 onces de soupe « Poulet Gombo »
- 2 c. tab. de ketchup
- 2 c. tab. de moutarde préparée
- 1 c. tab. de sauce tomate
- 1 bte de champignons tranchés
- Sel, poivre et ail émincé
Préparation
- Faire revenir dans une poêle, l’oignon et le boeuf haché sans faire rôtir.
- Mettre dans une casserole la soupe « Poulet Gombo », le ketchup, la moutarde, la sauce tomate. Laisser mijoter à feu moyen quelques minutes.
- Ajouter la viande et les oignons et laisser mijoter encore 20 à 30 minutes. Ne pas faire bouillir à gros bouillon.
- Servir dans des petits pains à salade.
Recette issue de l’édition 1951-86 de l’ouvrage Cuisinons avec les fermières des Îles de la Madeleine.