
Dough boy : plat typique, n.m.
Définition ludique
Les poutines à bouilli, appelées Dough Boys dans la communauté anglophone des Îles, sont loin de la poutine BBQ québécoise ou de la poutine râpée acadienne. La recette est d’une simplicité sans nom et composée de seulement quelques ingrédients de base – farine, poudre à pâte, sel, eau – mais la difficulté réside dans la qualité du produit fini, et un véritable bouilli digne de ce nom ne peut s’en passer. Il serait presque outrageux de penser servir ce plat sans y avoir préparé des poutines, mais tout aussi décevant de servir des poutines trop sèches, ou de les servir pâteuses. Leur confection est tellement un art qui se maîtrise qu’on se souviendra toujours de l’histoire VRAIE de la fille de Gros-Cap qui a accepté de se donner en mariage à un homme de Pointe-aux-Loups quand celui-ci lui a servi des poutines à bouilli parfaites. Le cœur de la belle aurait fondu devant le plat, tout comme les poutines doivent fondre en bouche…
Le pot-en-pot du café de la grave
Pour Anne-Marie et Berthe, le pot-en-pot est un repas de tous les jours. Pour Nathalie et Marie-Claude, ça prend une occasion spéciale pour mettre la main à la pâte. Pour Vanessa, ce mets rappelle le poêle à bois et la buée dans les vitres chez mamie. Chose certaine, ce plat réconfortant est bien présent chez plusieurs Madelinots et nombreux sont ceux qui salivent à l’idée d’en manger une part pour souper.
« Si vous voulez goûter à du pot-en-pot, c’est ici, au Café de la Grave, qu’il faut le manger! C’est parce qu’on le fait comme chez nous », raconte Nathalie, copropriétaire du restaurant. La recette que le Café a adoptée, c’est la sienne combinée à celle d’Anne-Marie, qui travaille en cuisine. Ça donne un résultat qui plait à tout le monde, puisqu’une moitié de son inspiration provient de Grande-Entrée, et l’autre du Havre-Aubert.
« Au Café, il n’y a pas de pâte en dessous, sinon ça fait trop de pâte. Mais à la maison, c’est dans un grand plat à lasagne avec une pâte au-dessus et une pâte en dessous », poursuit Nathalie. La recette familiale traditionnelle a été adaptée pour le Café afin de vraiment mettre en valeur les produits de la mer. Bien que le pot-en-pot puisse être servi à plusieurs sauces (anguille, maquereau, éperlan, palourde), c’est celui aux fruits de mer qui a remporté la place de choix sur le menu. Comme à la maison, il regorge de gros morceaux. On peut facilement identifier les ingrédients qui le composent : pinces de homard, pétoncles entiers et crevettes nordiques, qui, elles, se doivent d’être québécoises pour que le mets soit entièrement madelinot-québécois. « Y a aussi un peu de patates, mais il faut vraiment dire un peu! », ajoute Nathalie en riant.
Marie-Claude, copropriétaire du Café et fille de Nathalie, croit que la popularité du plat s’est transmise de bouche à oreille, et aussi parce que c’est un plat très typique : « Y a des familles pour qui c’est la tourtière du Lac, ici, c’est le pot-en-pot! Si vous ne comprenez pas l’engouement, c’est que vous n’en avez pas mangé un bon. Et le meilleur pot-en-pot, il est ici! ».
Activités calendaires
Recette
La voici, la fameuse recette de bouilli à la viande salée des Îles de la Madeleine! Avec ce repas dans votre assiette, c’est aussi tout un pan d’histoire qui s’y retrouve.
bouilli à la viande salée des Îles
Ingrédients
- Viande salée
- 2 oignons
- 2 branches de céleri
- Un peu de sucre
- Légumes : chou, navet, carottes et pommes de terre
- 1 tasse de farine
- 2 c. à. t. de poudre à pâte
- 1/2 tasse d’eau froide
- Pincée de sel
Préparation
- Faire désaler la viande toute une nuit.
- Changer l’eau, faire bouillir 15 minutes et jeter la première eau.
- Ajouter les oignons, les branches de céleri, un peu de sucre et faire brunir légèrement.
- Ajouter l’eau pour couvrir et laisser cuire 2 heures.
- Ajouter le chou, le navet et les carottes et cruite 3/4 d’heure.
- Ajouter alors les pommes de terre et cuire 20 minutes.
- On peut alors ajouter les poutines et cuire 12 minutes sans ouvrir.
Recette issue de l’édition 1951-86 de l’ouvrage Cuisinons avec les fermières des Îles de la Madeleine.
