Saison: Printemps
B_v4

Boucanerie

Smokehouse

Propulsé par le Fumoir d'antan
Boucanerie

boucanerie : pratique identitaire, n.f.

Définition ludique

Fut un temps aux Îles où la plupart des villages avaient leurs boucaneries, et la compétition était tellement forte que chacun d’entre eux se vantait de faire le plus gros show de boucane. On y boucanait le hareng comme nulle part et ce dernier était tellement en abondance qu’il se jetait lui-même dans les filets des pêcheurs. On raconte même que l’expression « pêche miraculeuse » aurait été inventée dans ces années-là. D’ailleurs, la Marche sur les eaux était un phénomène commun ici, puisqu’il en semblait ainsi quand on s’aventurait en mer, tellement le poisson était abondant. Aujourd’hui, il reste peu de ces boucaneries et très peu de hareng autour des Îles, mais l’ingéniosité est encore là! En effet, il paraît qu’on y fumerait maintenant des pétoncles, des moules, du maquereau et même… du tofu! 

Le printemps, ça sent le hareng!

Les frères Éloi et Ulysse Arseneau n’auraient pas pu grandir plus près de la mer. Leur maison d’enfance, située presque sur le quai de la Pointe-Basse, donnait également sur l’une des dernières boucaneries des Îles de la Madeleine. Quand ils n’étaient pas à l’école, ou dans l’eau, les garçons passaient leur temps à se faire raconter des histoires. « J’avais 5 ou 6 ans. Dans ce temps-là, ils boucanaient juste du hareng, fait que l’hiver ça ne faisait rien. Des fois, ils venaient ici, ils allumaient le poêle à bois pis ils contaient des histoires. Ça, c’étaient des beaux moments. », se souvient Ulysse. « On allait dîner chez mémé Irène et, des fois, il y avait des oncles et des frères à pépé Ben… On a vraiment tout le temps baigné dans ce monde-là. », souligne Éloi. 

Pourtant, ce n’est qu’en revenant des études que les deux frères ont réalisé le potentiel d’affaires que représentait l’entreprise, en plus de tout le pan historique de la pratique qu’il fallait conserver. « Quand j’étais chez papa, tout ce que je voyais en avant de la maison c’était le Fumoir d’Antan. Quand tu vois pas plus loin que ça, ça devient comme trop évident. En vieillissant, tu vas voir ailleurs, tu vas voir un peu du pays pis tu t’aperçois finalement que c’est ben spécial ce qu’on a. », raconte Éloi. 

Ulysse et Éloi sont bien conscients de la précarité de la ressource en hareng dans le golfe, mais aussi en divers poissons qui sont aujourd’hui fumés ou boucanés au Fumoir d’Antan. Pourtant, cette préoccupation ne les empêche pas d’entrevoir un avenir brillant pour l’entreprise qu’ils souhaitent reprendre dans les prochaines années. « On est dans un méchant problème. C’est plus gros que juste l’industrie du poisson fumé ou du Fumoir d’Antan et ça me crève le cœur. Mais, en tout cas, s’il faut faire du fromage fumé ou du tofu fumé, ben on en fera! », soutient Éloi. « On va continuer à raconter notre histoire! On ne pourra juste plus montrer le hareng, au pire on mettra des photos! Et, de toute façon, le pétoncle fumé est excellent et le flétan est hallucinant. », rassure Ulysse avec le sourire. 

Une chose est certaine, les frères Arseneau, comme plusieurs Madelinots, se feront toujours un plaisir de faire un tour à la Pointe-Basse quand viendra le printemps pour humer la bonne odeur de poisson boucané et de feux allumés. « C’est sûr que pour la personne qui veut étendre du linge sur la corde, c’est pas fameux… ça sent un petit peu, mais sinon… pour moi le printemps, ça sent le hareng! », affirme Ulysse.

Activités calendaires

Mai à octobre

Soupers accompagnés de musique et de chansons / Tous les soirs, ou presque.

Mai à octobre
Mai et juin

Céramiques cafés / Fins de semaine

Mai et juin
14 juillet

Fêtes des Français (tournois de pétanque)

14 juillet
18 juillet

Anniversaire du Café de la Grave

18 juillet
23 juin

Veillée hommage à la Saint-Jean-Baptiste

23 juin
Fin septembre

Le Musiquothon du Vieux Treuil / Fin de semaine

Fin septembre

Recette

Conservez un souvenir de votre visite à la boucanerie toute l’année avec cette recette simple et savoureuse. 

Hareng fumé en pot

Ingrédients - vinaigrette
  • 1/2 tasse d’huile d’olive
  • 1 c. à. t. de sel
  • 1 c. à. t. de paprika 
  • 1/2 tasse de vinaigre
  • 1 c. à tab de sucre 
Préparation
  1. Prendre du hareng fumé de 8 à 10 semaines. Enlever la peau. Couper en filets de 1 1/2 pouce. 
  2. Mettre dans une terrine, 1 rang de hareng ensuite poivre noir, feuille de laurier, ail, citron tranché très mince. Continuer ainsi de suite jusqu’à la fin des ingrédients.
  3. Verser la vinaigrette sur les harengs. Faire assez de vinaigrette pour tout couvrir le hareng. 
  4. Laisser tremper 24 heures. Mettre le tout dans des pots.

Recette issue de l’édition 1951-86 de l’ouvrage Cuisinons avec les fermières des Îles de la Madeleine.

Articles associés

Contenu du congélateur madelinot: bûche de Noël Vachon, maquereau, homard sous-vide et croxignole

Congélateur étudiant

Ahhhh le congélateur étudiant, celui qui fera l’envie de tous nos futur(e)s ami(e)s de la ville. C’est une réalité d’ici. Pour faire des études supérieures, ...

La shed d’après-midi

Pépé m’a dit que dans son temps, la cuisine c’était l’univers des femmes et la shed celui des hommes. Je suis obligée de dire que ...

Bière des Îles

Avant, tout le monde faisait son alcool. Papa avait un alambic. Il faisait du chien et il fournissait tout le canton. On pouvait arriver à ...
Retour en haut