
Mélasse : produit typique, n.f.
Définition ludique
On va se le dire, y’a pas grand-chose de mieux que de la mélasse avec des morceaux de lard sur une galette à la poudre pour rassasier un Madelinot, que ce soit à la pêche ou dans le champ. Aux Îles, la mélasse est partout, et depuis longtemps! On sortait la mélasse pour célébrer « les vieilles filles » avec la tire Sainte-Catherine. Par jour de grand froid, on cuisinait des « galettes à’ m’nasse » beaucoup plus épaisses pour pas que le milieu gèle, pour que les chasseurs de loup-marin puissent les manger sans se casser une dent. Même le fameux Ponchon, lancé en 1910, était un baril de mélasse vide! Aujourd’hui, on se gâte davantage avec un beignet à la pâte levée accompagné d’une fripette. Ça, c’est une sauce à la mélasse et aux œufs. Son nom est fort probablement dérivé de friper. Pour les non-initiés, sachez qu’aux Îles, le mot friper est un verbe qui signifie lécher. Bref, la mélasse, collante comme elle est, est restée dans les assiettes des Madelinots. Même que certains en versent encore une généreuse cuillère sur leurs poutines à bouilli.
Le pot-en-pot du café de la grave
Pour Anne-Marie et Berthe, le pot-en-pot est un repas de tous les jours. Pour Nathalie et Marie-Claude, ça prend une occasion spéciale pour mettre la main à la pâte. Pour Vanessa, ce mets rappelle le poêle à bois et la buée dans les vitres chez mamie. Chose certaine, ce plat réconfortant est bien présent chez plusieurs Madelinots et nombreux sont ceux qui salivent à l’idée d’en manger une part pour souper.
« Si vous voulez goûter à du pot-en-pot, c’est ici, au Café de la Grave, qu’il faut le manger! C’est parce qu’on le fait comme chez nous », raconte Nathalie, copropriétaire du restaurant. La recette que le Café a adoptée, c’est la sienne combinée à celle d’Anne-Marie, qui travaille en cuisine. Ça donne un résultat qui plait à tout le monde, puisqu’une moitié de son inspiration provient de Grande-Entrée, et l’autre du Havre-Aubert.
« Au Café, il n’y a pas de pâte en dessous, sinon ça fait trop de pâte. Mais à la maison, c’est dans un grand plat à lasagne avec une pâte au-dessus et une pâte en dessous », poursuit Nathalie. La recette familiale traditionnelle a été adaptée pour le Café afin de vraiment mettre en valeur les produits de la mer. Bien que le pot-en-pot puisse être servi à plusieurs sauces (anguille, maquereau, éperlan, palourde), c’est celui aux fruits de mer qui a remporté la place de choix sur le menu. Comme à la maison, il regorge de gros morceaux. On peut facilement identifier les ingrédients qui le composent : pinces de homard, pétoncles entiers et crevettes nordiques, qui, elles, se doivent d’être québécoises pour que le mets soit entièrement madelinot-québécois. « Y a aussi un peu de patates, mais il faut vraiment dire un peu! », ajoute Nathalie en riant.
Marie-Claude, copropriétaire du Café et fille de Nathalie, croit que la popularité du plat s’est transmise de bouche à oreille, et aussi parce que c’est un plat très typique : « Y a des familles pour qui c’est la tourtière du Lac, ici, c’est le pot-en-pot! Si vous ne comprenez pas l’engouement, c’est que vous n’en avez pas mangé un bon. Et le meilleur pot-en-pot, il est ici! ».
Activités calendaires
Recette
Il n’y a pas grand chose qui goûte autant les souvenirs de jeunesse que cette recette de biscuits à la mélasse.
Biscuits à la mélasse
Ingrédients
- 1 tasse de graisse
- 1 tasse de mélasse
- 1 tasse de sucre
- 1 oeuf
- 1/4 tasse d’eau froide
- 2 c. à. t. de soda
- 1/2 c. à. t. de gingembre
- 1/4 c. à. t. de cannelle
- 1/4 c. à. t. de muscade
- 1/4 c. à. t. de clou de girofle
- 1 c. à. t. de sel
Préparation
- Mêler la graisse, mélasse, l’oeuf, les épices et le soda ensemble avec l’eau froide.
- Ajouter 1 tasse de farine, ensuite le sucre et au fur et à mesure le reste de la farine jusqu’à ce que la pâte ne colle plus dans les mains.
- Cuire à 350°F
Recette issue de l’édition 1951-86 de l’ouvrage Cuisinons avec les fermières des Îles de la Madeleine.
