
Jigger : pratique typique, V.
Définition ludique
Il y a plusieurs personnes aux Îles qui maîtrisent l’art de giguer, c’est-à-dire faire des steppettes dans les salons durant des soirées d’hiver parfois bien arrosées. Pour les moins athlétiques, il existe heureusement une façon de le faire sans les pieds avec une ligne à pêche. C’est ça qu’on appelle jigger. La proximité phonétique des deux verbes vient sûrement du fait que, d’une manière ou d’une autre, il faille swigner, la ligne autant que son ou sa partenaire. Chaque poisson a sa particularité et aimera être taquiné à sa façon, tout comme chaque violoneux aura sa chanson fétiche pour faire danser les invités. Officiellement, la méthode la plus efficace pour jigger consisterait à lancer la ligne directement à la verticale d’un bateau. Pourtant, aux Îles, on aurait l’impression que ça mord plus souvent lorsqu’on raconte des palabres au bout d’un quai.
Jigger à l'année, dans la cuisine
À l’hiver, les Hôtels Accents proposent une activité spéciale à leurs clients. Quand les conditions de glace le permettent, les participants peuvent découvrir un village éphémère en plein centre de la baie. Il s’agit d’un site de pêche sur glace où de petites cabanes de pêche à l’éperlan (communément appelé « éplan ») aux couleurs acadiennes dépeignent parfaitement à la clientèle touristique un pan de nos traditions culinaires. C’est souvent à cet endroit qu’on peut rencontrer des Madelinots en train de jigger.
Pour le Resto Bistro Accents, jigger signifie aussi jongler avec les arrivages de poisson selon les saisons. Avec les quotas et les moratoires sur les pêches, il faut user de créativité pour servir du poisson frais à longueur d’année. « Travailler selon les saisons, c’est un objectif qui est naturel pour notre chef Hugo Lefrançois. C’est quelque chose qui le motive beaucoup. », raconte Ariane Bérubé, directrice des ventes, marketing et communications aux Hôtels Accents.
Le menu du restaurant s’adapte toujours selon les arrivages des produits. Ce faisant, un client qui visite le restaurant en octobre pourra savourer des spécialités qu’il ne trouvera pas au mois de février ou au mois de juin. Le chef connaît d’ailleurs la haute saison des différents poissons qu’on va chercher dans le golfe. « Le flétan, c’est le seul poisson que je peux avoir tout le temps, garanti toutes les saisons. Je peux l’avoir congelé, mais l’été quand je l’ai frais, j’aime mieux ça. », raconte Hugo Lefrançois, en confirmant qu’il faut une fine connaissance du territoire pour assurer la présence à l’année de produits locaux dans les assiettes.
C’est bien connu, au printemps, c’est le temps des mollusques et crustacés : homard, crabe, pétoncle, on est servi! Pourtant, les autres saisons offrent de tout autres expériences culinaires qui valent la peine d’être vécues. À l’automne, c’est le temps des viandes et des légumes. En hiver, en plus des éplans, la mer offre anguilles et loups-marins.
Le tourisme international de basse saison nous aide à poser un regard nouveau sur ce que le territoire insulaire offre. Il peut être difficile de prendre conscience des ressources et des expériences que notre communauté a à partager tout au long de l’année. Malgré tout, nous garantissons que nous sommes toujours prêts à vous inviter à jigger autant qu’à giguer.
Activités calendaires
Recette
Vous avez eu la chance d’aller pêcher sur la glace? Voici une délicieuse recette d’éperlans. Très réconfortant!
Éperlans en panier
Ingrédients
- 50 ml de beurre
- 1,25 kg d’éperlans
- 12 tranches de bacon
- 1 citron
- Pincée de sel
- Pincée de paprika
Préparation
- Beurrer le fond d’un moule.
- Dresser les éperlans côte à côte et les entrelacer avec les tranches de bacon, comme si on tressait un panier.
- Saler et badigeonner avec le reste du beurre. Saupoudrer de paprika.
- Cuire au four à 400°F de 10 à 15 minutes.
- Servir avec quartier de citron et persil haché.
Recette issue de l’édition 1951-86 de l’ouvrage Cuisinons avec les fermières des Îles de la Madeleine.
